Air Austral n’envisage pas de retour sur le Moroni-Paris

Publié le par l'anjouanais

L’hostilité grandissante des Comoriens à l’égard de Yemenia n’incite pas d’autres compagnies à se positionner sur le Moroni - métropole. Air Austral, qui avait ouvert un Réunion - Mayotte - Moroni - Marseille en juin 2005, avait jeté le gant en octobre de la même année. La compagnie réunionnaise n’envisage pas de réouverture.

Toutes les compagnies s’y sont cassé les dents.

Depuis octobre 1999, au terme d’un accord signé avec les représentants de la République fédérale islamique des Comores, Yemenia est devenue le transporteur national de l’archipel. Yemenia n’a tenu aucun des engagements qu’elle avait pris en octobre 1999 en matière de formation d’équipages et de contrôleurs aériens comoriens, d’investissements dans le secteur du tourisme ou d’ouverture d’une agence locale. Elle a en revanche obtenu le privilège exorbitant d’être consultée sur l’arrivée de toute nouvelle compagnie et de fixer à sa guise les tarifs. Depuis des années, la compagnie yéménite n’a cessé d’accumuler les critiques. En mars dernier, le vice-président Idi Nadhoim, en charge des transports et du tourisme effectuait une visite officielle au Yémen. L’objet de la visite du vice-président était non seulement de renforcer les relations entre le Yémen et les Comores mais la question des conditions de transport à bord de Yemenia avait été au centre des discussions. Il s’agissait pour le vice-président d’obtenir de la compagnie des garanties pour améliorer l’accueil des passagers comoriens en transit à Sanaa et surtout de négocier des tarifs de vente de billets acceptables par les deux parties en basse et en haute saison. Après une valse-hésitation Yemenia a finalement décidé de maintenir sa desserte de Moroni. Les Comoriens devront faire avec car on ne se bouscule pas au portillon pour se poser à Hahaya. Toutes les compagnies aériennes s’y sont cassé les dents. Tour à tour, Air France, Corsair, Axis Airways, Air Bourbon ont dû renoncer aux vols long-courrier au départ de Moroni vers la France. Air Austral lors de la livraison de son troisième Boeing 777 200 ER avait inauguré en juin 2005 un Réunion - Mayotte - Moroni - Marseille. La compagnie, après avoir envisagé de remplacer en novembre de la même année Marseille par Paris comme bout de ligne, jetait finalement le gant. Officiellement Air Austral s’appuyait sur un rapport de l’aviation civile comorienne affirmant que la piste n’avait pas la portance suffisante. Depuis la compagnie réunionnaise se contente d’une rotation hebdomadaire le vendredi vers Moroni via Mayotte. “Nous n’envisageons pas dans l’immédiat de rétablir une liaison long-courrier au départ de Moroni, indiquait hier Gérard Ethève. Depuis 2005, nous avons rapatrié la totalité du matériel nécessaire à l’assistance du B.777 200 ER sur place. Nous n’avons pas été sollicités par les autorités, qu’elles soient françaises ou comoriennes. Cependant, nous sommes tout à fait disposés à nous mettre autour d’une table avec le gouvernement comorien si celui-ci en exprime le souhait.”

Alain Dupuis

 

Quand un journal arabe parle d’un missile français

Selon le quotidien Al-Sharq Al-Awsat, journal de langue arabe installé à Londres, l’Airbus A310 de la Yemenia n’a pas été victime d’un crash mais a été abattu par un missile de la marine française dont l’un des navires était présent dans la zone. Le journal cite comme source d’information un “fonctionnaire de l’île des Comores”. Le journal parle aussi de manœuvres militaires françaises et assure que l’avion se “trouvait au mauvais endroit au mauvais moment”. Cette information est-elle fiable ? Le quotidien Al-Sharq Al-Awsat n’indique pas s’il a ou non interrogé l’armée française. Autre élément qui permet de douter : le journal fait état des reproches des Comores à l’égard de la France “qui n’a pas coopéré suffisamment pour récupérer les corps des victimes et de trouver l’épave de l’avion”. Ce qui ne correspond pas vraiment à la réalité. A noter que depuis le crash, de nombreuses informations contradictoires circulent sur les sites d’information. On se souvient que Bahia, l’adolescente rescapée, a été présentée dans un premier temps comme un enfant de cinq ans et qu’un autre rescapé avait été annoncé retrouvé ; or, il n’en était rien. Dernière information en date sujette à caution, la boîte noire de l’Airbus aurait été, selon l’agence Associated Press, dimanche, détectée par un sous-marin. En lisant l’Agence France Presse, on apprend qu’un officier comorien a seulement évoqué le recours à un sous-marin pour récupérer les boîtes noires.

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